Après avoir fait tomber Pont-de-Chéruy vendredi dernier aux Docks Océane (84 – 63), le STB se déplace chez son voisin de Caen ce soir pour un duel entre deux des favoris de la Nationale 1. 

 À la tombée du calendrier des matchs, les dates à cocher sont celles des derbys. Le STB s’est déjà rendu à Rouen en ouverture du championnat (défaite 87 à 82). Dans le cadre de la quatrième journée, c’est déjà reparti, un nouveau derby mais cette fois, face à Caen. 

L’année dernière, le premier octobre, le STB se rendait à Caen pour disputer son deuxième match de la saison (Défaite 87 – 77). Devant au score une bonne partie de la rencontre, la tendance s’est inversée au moment où le public caennais s’est réveillé et cela a coûté le match à l’équipe d’Hervé Coudray. Depuis, beaucoup de choses ont changé au CBC. L’entraîneur Fabrice Courcier a été remplacé par Stéphane Erbelin et de nouveaux joueurs sont arrivés. Avec deux victoires et deux défaites au compteur, Caen voudra tout comme St Tho, s’offrir une victoire de prestige face à un concurrent direct pour la montée. “Leur début de saison n’est pas une surprise, explique Hervé Coudray. Gagner à Mulhouse et à Rouen ce n’est pas simple. Avec les nombreux changements dans l’effectif, il leur faut du temps pour se mettre en place.”  

 Du côté havrais, l’optimisme est présent. Avec deux succès à la maison sur les deux dernières journées, les coéquipiers de Fred Thomas arrivent à Caen avec une certaine confiance. “Le match de Pont-de-Chéruy a permis de passer un cap. On a pris l’écart et on l’a gardé et c’est bon pour la confiance.” Les joueurs sont prévenus, un derby ça ne se joue pas, ça se gagne. “C’est leur deuxième de l’année, ils savent comment ça se passe. Mais contrairement à Rouen, ils seront briefés par rapport à l’ambiance chaude du palais des sports de Caen. Là-bas, le public est très proche de ses joueurs. 

Les menaces  

 Dans les rangs du CBC, les supporters havrais pourront reconnaître un ancien thomiste en la personne de l’Américain Demond Watt. Passé par le club en 2018/19, le pivot a ensuite porté le maillot de Saint-Vallier pendant trois saisons et il a découvert la pro B avant de revenir en N1 cette année. Dominateur depuis le début de saison (17,3 points, 8,3 rebonds et 3 passes décisives pour 25,3 d’évaluation), le joueur originaire de Chicago est en très grande forme. “C’est un joueur atypique. Il a marqué deux tirs à trois points face à Kaysersberg et ce n’est pas commun chez lui. Il a développé de nouvelles compétences au fur et à mesure de sa carrière. C’est quelqu’un qui peut finir un match à 10 points 10 rebonds sans qu’on ne le remarque. Il a cette capacité de marquer des points faciles, profitant des espaces que lui laisse l’adversaire.” En plus de Watt, Caen s’est renforcé avec Parfait Njiba et Mounir Bernaoui, deux joueurs calibrés pour la N1 et a conservé Florian Thibedore et l’éternel Bryson Pope. “Il faudra tenir le secteur intérieur avec Watt, AwichSmock et Bernaoui et être présent au rebond.”  

 Le duel  

 Auteur de belles performances depuis le début de saison (26 points face à Rouen, 18 contre Toulon et 24 face au SOPCC), Valentin Bigote sera à surveiller du côté du STB. Son intégration au groupe dès le début de la préparation change la donne par rapport à son arrivée au milieu de la saison dernière. Face à lui, comme expliqué précédemment, Demond Watt est en grande forme et va poser des problèmes au secteur intérieur havrais Un sacré défi pour Serigne Barro qui monte en puissance depuis le début de saison. 

 Hervé Coudray, une longue histoire avec le CBC et la famille Da Silva  

 Avant de prendre les rênes du Havre, Hervé Coudray était à la tête de Caen. Arrivé en 2013 dans le Calvados, après une expérience avec l’équipe nationale féminine du Mali, le coach de 57 ans a participé à l’épopée du club caennais, parvenant à faire monter l’équipe de la Nationale 2 à la pro B. Pour l’anecdote, il a été l’entraîneur de Philippe Da Silva, père d’un certain Anthony Da Silva, aujourd’hui joueur du STB. “Philippe Da Silva a été mon joueur à Caen pendant deux ans. Je l’ai ensuite pris avec moi en tant qu’assistant quand j’étais coach de l’équipe de France U19. Notre vision du basket est très similaire entre le partage du ballon et la volonté de bien faire jouer ensemble nos joueurs. Il avait également cette logique-là avec son fils Anthony. Pendant les vacances, il s’entraînait avec moi et le CBC, tout comme mon fils Bryan. Je savais en le signant ici qu’il avait une formation similaire à mes idées. Il est complètement dans ce que j’attends de lui, avec sa capacité de faire jouer et d’organiser son équipe.”  

 Également ancien technicien de l’équipe de Mondeville, le coach natif de Fougères connaît très bien la région et le club de Caen. “J’ai habité et entraîné 15 ans là-bas. 5 ans au CBC et 10 ans à Mondeville. J’y ai passé de très bonnes années avec les différentes montées et le maintien en pro B. J’ai gardé de bons contacts avec les supporters et les dirigeants.

Marty Tchoukanov.